Immobilier : le début du massacre...
Même dans le monde immobilier les arbres ne montent pas jusqu'au ciel !
Les USA commencent actuellement à en faire l'expérience : un article de CNN en date du 8 mars montre que les prix baissent inexorablement depuis maintenant 6 mois, et qu'un tel mouvement n'avait pas été observé depuis 11 ans.
La baisse des prix est encore modérée (3% sur un an, mais déjà -8,5% par rapport au pic de juillet 2006)
Mais la situation du marché est nettement plus grave que cette baisse ne l'indique : les mises en chantiers (constructions de logements neufs) ont chuté de près de 40% en un an d'après ces données de la FED.
Plus grave encore, une vague de faillites est en cours d'installation parmi les ménages US les plus fragiles.
Ces faillites concernent actuellement un secteur particulier du marché : les "subprimes" (en gros, les ménages dont la capacité de remboursement est la plus faible) mais commencent à s'étendre vers des ménages moins fragiles (les "Alt-A"). Ces ménages à capacité de remboursement douteuse ont représenté environ 40% du marché immobilier en 2006 aux USA.
Même si nous ne sommes qu'au tout début du mouvement, il y a déjà des victimes de taille : La 3ème banque de prêts immobiliers à risque est quasiment en situation de faillite et 20 banques spécialisées dans les crédits à risques ont fait faillite ou sont en situation très difficile (source : bloomberg)
Cette vague de faillite aux USA qui concerne à la fois les emprunteurs et les prêteurs a une triple conséquence, désastreuse pour le marché immobilier US et l'économie en général :
a) le marché risque d'être inondé de biens mis en liquidation avec pour conséquence une accélération de la chute des prix.
b) Les banques vont fermer l'accès du crédit à un nombre croissant de ménages, il y aura donc moins d'acheteurs potentiels.
c) Les nouvelles de faillites qui se répandent dans l'opinion publique vont augmenter fortement la peur et la méfiance des investisseurs.
L'immobilier étant un des moteurs essentiels de la croissance US (dans sa forme actuelle), le retournement en cours aura des conséquences forcément très lourdes sur l'ensemble de l'économie.
Pour finir, un graphique donnant le cours de l'indice des constructeurs de logements individuels aux USA. Entre le plus haut à 1150 de la mi 2005 et aujourd'hui, la baisse des cours atteint déjà 44%. Visiblement le marché a déjà anticipé un puissant retournement de conjoncture sur l'immobilier.