"Level 3 asset" : la nouvelle bête noire des marchés !

Publié le par loïc abadie

Après les "subprimes", le nouveau mot qui effraie les marchés s’appelle en effet « level 3 asset ».
Ces sont des actifs qui figurent au bilan des banques (notamment les grandes banques d’affaires US, comme Morgan Stanley, Citigroup, Wachovia, Goldman Sachs, mais les banques européennes en détiennent aussi, rassurez vous).
Ces actifs ne sont pas cotés régulièrement sur les marchés et sont peu liquides, si bien qu’ils sont valorisés au bilan des banques selon des « modèles » établis par les banques elles-mêmes...ce qui est plutôt pratique, surtout en cas de baisse !

Ils sont formés en grande partie de dérivés de crédit type paniers d’obligations hypothécaires titrisées.
L'économiste Nouriel Roubini a calculé que ces « level 3 assets » représentent…251% du capital de Morgan Stanley ou 185% de celui de Goldman Sachs qui ont donc acquis avec levier ces produits en dépassant largement la barre des 100% du capital.

Pour le moment, les grandes banques US ont déjà reconnu environ 20 milliards de $ de pertes sur ces produits…et ont en plus classé en « level 3 » des actifs qui n’auraient jamais du être dans cette catégorie (pour pouvoir les valoriser selon leurs modèles « maison » au lieu de les valoriser au prix réels du marché, et différer ainsi des annonces douloureuses dans l'espoir que la situation s'arrange).

Une nouvelle norme qui va s’appliquer au 15/11 va changer cette situation et obliger les banques à réviser les valorisations d’une partie de ces actifs au prix du marché.
On risque donc de voir les annonces de pertes bancaires spectaculaires se répéter à l’avenir…que ce soit aux US ou en Europe.
En attendant, la chute des dérivés de crédit s’accélère, et plus grave s’étend même à la catégorie d’obligations la plus solide : la classe AAA.
 
Le graphique ci-dessous montre que la première phase du credit crunch (juillet) avait relativement épargné cette classe AAA.

AAAdebt.jpg

Cette fois, le cours des AAA est en chute libre depuis le début novembre…le sommet de la pyramide étant atteint, inutile de dire que les catégories plus à risque sont encore plus massacrées.
La vague de baisse actuelle sur les dérivés de crédit a déjà une ampleur beaucoup plus grande que celle de juillet (même si elle a pour l'instant moins de conséquences sur les marchés actions), et la crise dépasse maintenant largement la seule catégorie des "subprimes".
Le rebond lié aux baisses de taux de la FED n’aura pas fait long feu...

Publié dans économie générale

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H
Merci beaucoup pour cette exellente réponse refletant ton point de vue.
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S
Bonjour,Un petit lien pour info :http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1408
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H
salut dans un de tes poste précedent tu critquer le HUI notamment a cause du PER des boites qui le compose . Je serais interresser de savoir se que tu pen de l'argumentaire suivant;le PER du HUI était au moins aussi haut en 2002...puisque la majorité des mines étaient en perte... le HUI a fait X 11 depuis, non?et maintenant que la majorité des mines sont bénéficiaires, même si leur cours a progressé énormément (ce qui est loin d'être le cas de toutes) leur PER est forcément moins élevé que quand elles faisaient des pertes puisque leur PER était négatif...cqfd. Savatte de soie.Par ailleurs, et je m'étonne, depuis le temps que je le dis, que tu ne le lui ai pas rétorqué, "l'important quand on achète une mine en tant que levier d'un sous jacent, c'est la value ( les actifs du bilan (donc les réserves) et pas le résultat net"...Regarde la progression de MAU en 2004/2005... ou celle de Kouya...leur résultat net d'exploitation était "miteux de chez toomaur"...mais X 10 et X 20 quand même...car des réserves importantes d'un actif dont le prix était UP avaient été localisées. La preuve, prends SSRI qui, comme je l'ai encore réexpliqué cette semaine, CHOISIT de peu produire...quelle signification peut revêtir un PER pour une boîte qui choisit de ne pas avoir de chiffre d'affaires ( donc de bénef) ? Hors HUI, la démo est encore plus éclatante, regarde par ex pour FAN, SRLM, ECU, MGN qui sont encore au stade de l'explo (qui coûte un max) et de la pré exploitation (qui ne rapporte rien non plus) ...on s'en branle de leur PER, non?mais quand tu prends les réserves de FAN divisées par le nombre de titres tu obtiens un certain poids de métaux, et quand en plus tu actualises ce poids avec la hausse des métaux en question..
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L
Bonjour Hug, c'est vrai, je déconseille plus que jamais  tout achat de mines d'or, et maintiens qu'il y a une énorme bulle spéculative sur ce secteur...comme toute bulle, elle peut continuer à gonfler encore quelques mois si les marchés généraux résistent. Mais pour un investisseur qui n'est pas "joueur de loto", ça n'a aucun sens d'acheter aux prix actuels.Le PER est calculé uniquement avec les sociétés bénéficiaires. Qu'il soit entre 30 et 50 (comme c'est maintenant le cas), sur la plupart des majors US alors que les prix de l'or sont élevés et très favorables aux mines est un signe de bulle ama très clair.Sur les ratios capitalisation/réserves, pour Newmont par exemple (je la choisis simplement parce que c'est la "big cap type", donc représentative par excellence de la psychologie des foules sur le secteur), on en est à 260$/once de réserve dans le sol...ce sont des niveaux extrêmement élevés, typiques d'une situation de bulle !Et sur goldcorp ou barrick c'est encore pire.En fait, on valorise tout simplement ces sociétés plus cher que la marge nette qu'elle pourraient retirer si elles extrayaient tout leur or de terre dès demain !Sur Farallon et autres explos, c'est un secteur que j'évite, n'étant pas géologue ou professionnel du secteur, tant qu'il n'y a pas de cash-flow prévu à échéance de 2-3 ans maxi...le ratio capi/réserves est important, mais rarement significatif sur ces sociétés, qui subiront de multiples dilutions avant de passer éventuellement à la phase de production.Et les "indicated & measured resources" n'ont pas le même statut et la même valeur économique que les réserves prouvées & probables.Si on est haussier sur l'or (ce n'est pas du tout mon cas), alors autant acheter une mine "marginale" mais productrice, à cash costs élevés (exemple type :  drooy), qui répercutera immédiatement dans ses résultats la hausse de l'or, sans les risques liés aux explos, et le cours suivra.Sinon, en règle générale, je préfère celles qui sont en phase de lancement de production ou juste avant ce stade, le cash-flow étant très important pour moi : Pour  Maurel par exemple, j'étais sur le titre dès 2003 à 2,2€ et j'ai revendu en 2005/2006 mais j'avais attendu les résultats des premiers puits sur Mboundi (excellents !) pour acheter la valeur...pas question d'acheter avant ces résultats. Et sur Maurel (en 2003), il y avait des perspectives de hausse de bénéfice rapide et importante à horizon de 2-3 ans vu les débits des puits sur Mboundi, donc le PER prévisionnel était calculable, et très bas même sans avoir besoin d'une hausse du pétrole. Ce qui sécurisait largement l'investissement.Dernière remarque : à chaque grosse correction du marché, le HUI (mais les explos aussi ) chute fortement (parfois avec un décalage de quelques jours) et je ne vois vraiment pas comment cet indice et le secteur aurifère en général pourrait résister à un vrai marché baissier.Voilà pour mon opinion de déflationniste très méfiant sur le secteur aurifère. Je comprends qu'on puisse être haussier si on croit dans l'arrivée d'une période inflationniste (ce n'est pas mon cas du tout, au moins pour la première partie de la crise à venir)...mais même dans ce cas, le secteur pétrolier est quand même valorisé bien plus raisonnablement que le secteur des mines d'or (que ce soit en PER ou au niveau des ratios capitalisation / réserves).
E
Un grand bravo pour le relai d'informations us qui est totalement ignoré en France: Pour avoir une bonne information, il faut savoir parler anglais, ou faire des vraies recherches d'investigations!Et comme dit;Un homme averti en vaut 2 dixit une série Américaine!
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N
La semaine s'annonce d'ailleurs assez chaude sur les marchés financiers. Voir l'article ci-dessous (en Anglais) pour une analyse confirmant ce que l'on peut lire sur ce site :http://biz.yahoo.com/ap/071111/wall_street_week_ahead.html
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