Une alternative libérale et pragmatique à l'impasse keynésienne

Publié le par loïc abadie

Elle est assez simple : Que les états cessent leurs interventions intempestives, se contentent d'un simple accompagnement de la crise qu'ils ont créée et laissent la crise jouer son rôle d'accélérateur des évolutions indispensables de notre système économique.
Cela suppose : 

1) Une flexibilisation importante du marché du travail associé à la création d'un filet de secours universel pour que personne ne soit broyé par la crise. Etre libéral ne signifie pas être pour la suppression de la solidarité. Une solution très intéressante me semble être le revenu d'existence proposé par de nombreux libéraux, et un parti comme Alternative Libérale. 
On verse à chaque citoyen (quel qu'il soit) un revenu suffisant pour assurer le minimum vital (mais pas plus, sinon on incite tout le monde à ne rien faire et à devenir parasite, et la société fait faillite en bloc), en remplacement du "fatras" d'allocations actuelles. Ensuite, il reviendrait à chacun de compléter à sa guise ce revenu par son activité et son épargne.

En contrepartie de ce revenu, les salaires minimums seraient fortement revus à la baisse, puisque chacun cumulerait revenu d'existence et salaire : Pour le salarié, avoir un revenu d'existence de 500€ et un SMIC net de 600€ serait plus avantageux qu'avoir un SMIC net de 1030€.
Mais pour les entreprises, cela représenterait une division par presque 2 du coût du travail, un formidable outil de relance de l'emploi avec un marché du travail bien plus flexible, et un ballon d'oxygène providentiel face à la crise. Ce serait une vraie relance de l'emploi, qui bénéficierait à toutes les entreprises, sans exception, et pas de simples "subventions pansement" destinées à maintenir en survie artificielle les entreprises qui ont fait les plus mauvais choix en faisant payer les meilleures.

2) Une liquidation la plus ordonnée possible des dettes en excès et l'absence de tout plan de relance de la consommation, de l'investissement public et du crédit

Ponctuellement et seulement dans certains cas exceptionnels, l'état pourrait venir au secours d'une institution financière pour éviter l'effondrement total du système financier, mais en respectant un objectif essentiel : Réduire le montant de la dette, notamment celle des ménages.
Cela peut se faire en négociant des révisions à la baisse des prétentions des créanciers via l'alternative « vous avez le choix entre la faillite de votre débiteur ou une garantie « low cost » de l'état, qui rachètera par exemple votre créance à 50 ou 60% de sa valeur. Ceux qui ont pris des risques inconsidérés en investissant dans des produits douteux doivent en payer à présent les conséquences, et non être récompensés par une garantie providentielle totale de l'état.

3) Après la crise, que l'on retire aux états et aux responsables politiques toutes les « manettes » permettant le recours à la fuite en avant dans le crédit.
J'étais encore favorable en début de crise au maintien du système monétaire actuel de réserves fractionnaires, qui offre une souplesse qui peut être dans certains cas intéressante, parce que je ne pensais pas que les états iraient aussi loin dans leur fuite en avant. Mon avis a changé : Il faut bien se rendre à l'évidence, ce système n'est pas bon dans les faits, parce qu'on voit bien aujourd'hui que certains responsables politiques le détournent toujours de son usage à chaque problème qui se présente et sont prêts à aller jusqu'aux dernières extrémités (y compris risquer de mettre l'état en faillite).

Il serait donc préférable d'en revenir à un système monétaire à réserve pleine, basé sur un étalon non manipulable par un état et suffisamment rare pour ne pas être gonflé selon les envies de fuite en avant de tel ou tel dirigeant politique (par exemple un panier de métaux comportant l'or). Ce système briderait sans doute fortement la consommation et le crédit (les banques ne pouvant plus créer de la monnaie « temporaire », et devenant de simples intermédiaires entre déposants et emprunteurs), mais notre planète ne s'en porterait pas plus mal, et cela stimulerait la croissance « qualitative » (transformation plus poussée des matières premières) au lieu de stimuler le gaspillage.

Si il y a une théorie économique qu'il serait utile de revoir aujourd'hui, et qui a été complètement oubliée, c'est bien le libéralisme authentique (celui de l'école autrichienne), et certainement pas le keynésianisme, dont tout le monde a usé et abusé depuis trop longtemps !





 


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Z
Jai essayé de me projeter aprés la crise (quand?) en me posant la question : "qui sortira gagnant de ce marasme"?Aprés mure réflexion,il m'apparait que cette crise est bien une redistribution des forces économiques mondiales, et ce pour trés logtemps.Qui seront les grands gagnants : les usa,l'europe,les pays émergents?Non,les nominés sont les pays arabes exportateurs de pétrole!!!Alors,comment est-ce possible,alors que le prix du pétrole atteint presque les 30 $ et ce pour peut etre longtemps (sauf conflit majeur).Suite aux années 60 et 70 (malgré ,lechoc pétrolier),les économies américaines et européennes (mais à quel prix pour la france : le prix de ses réserves d'or d'avant guerre) tournent à plein régime et "ramassent" gros.Les pays exportateurs de pétrole (sous tutelle de sociétés américaines et européennes) se mettent en place.Les pays dits émergents aujourd'hui sont à un stade embryonnaire.Suite aux chocs pétroliers,les états encore trés puissants financièrement et peu ou pas endettés montrent leur puissance en nationnalisant à tour de bras.Les craks boursiers d'aprés,surtout celui de 87 affaiblissent fortement le "porte monnaie" des sociétés.Jusqu'à la crise majeure que nous traversons et qui ne fait malheureusement que commencer :Les usa (faillite californie etc...) et l'europe (faillite islande,hongrie,angleterre,italie,grèce et pays de l'europe de l'est au bord de l'explosion) sont au plus mal et trés endettés tant au niveau des finances publiques que des finances privées, donc, pas question de nationalisations en masse surtout en prévision des énormes indemnisations sociales futures.Les ays émergents subissent momentannément cette récession qui grève leurs exportations et les pays arabes producteurs de pétrole (qui ont maintenu majoritairement leurs commandes de bateaux de luxe chez rodriguez et consorts) commencent leurs "soldes" (par exemple Citigroup qui ne se sera pas relevée à la date d'échéance de 2011 et qui changera de mains...).D'aprés moi,nous allons assister à de nombreuses opa plus ou moins amicales dans les années à venir de part les pays arabes (qui soit dit en passant commencent à truster l'or physique mondial qui sera la "monnaie de référence" dans un futur proche de part une inéductable dévaluation du dollar,de l'euro et du yen (qui s'était maintenu grace au remboursement en yen de sa déflation qui est toujours en cours).Les états n'auront plus trop de moyens (si ce n'est militaires: aie,aie,aie) pour endiguer cette prise de pouvoir économique et les sociétés n'auront plus d'autres solutions que de fusionner (c'est d'ailleurs parti) ou d'etre acquises par les seuls qui auront les moyens,et à trés bon prix d'ailleurs puisque les soldes sont en cours et non pas de date butoir.Amicalement votre.
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S
Bonjour je demande si possible à Loïc de me définir exactement le contenu du panier aux métaux ? la provenance ? les comparaisons avec l'étalon OR quels sont les déposants et les emprunteurs ? pourquoi après tout avoir besoin des banques ? elles serviraient de coffres forts ? est ce le modèle de L'Union Soviétique et de la Chine où l'on veut nous diriger ? je suis toujours étonné de voire peu de temps après la chute des régimes (soit disant ) quelles richesses émergentes de ceux-ci détenuent par une poignée qui achétent tout Excusez moi de mon franc parlé mais j'ai eu la chance de naître dans un pays libre ou presque et je ne veux pas la perdre surtout pour nos enfants merci
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L
comme on est sur Keynes<br /> je voudrais vous faire profiter d'un article paru dans la page Débats du Figaro en date du 28 janvier 2009.<br /> http://www.leblogfinancier.com/2009/02/16/le-new-deal-a-t-il-mis-fin-a-la-grande-depression-des-annees-1930/#more-132<br /> Article qui remet à sa place le New Deal! et la position de Keynes par rapport à celui ci ...<br /> Laurent
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B
Bonjour à tous,je réagis sur le revenu d'existence qui est, à mon avis, un outil qui pourrait "libérer" le travail. Dans le sens, où cela permettrait à chacun d'être libre d'exercer le travail qui lui convient le mieux sans en faire une obligation vitale.Par contre, quelques interrogations :- quel montant ? Le chiffre avancé de 500 €uros me paraît assez faible pour vivre/exister. Je pense, en effet, que pour que cette rêgle est du sens, elle doit s'appliquer à tous sans exception, et donc y compris à ceux qui ne peuvent pas travailler (je pense ici essentiellement aux poly-handicapés, porteurs de déficiences multiples psycho-motriciennes et mentales - qui n'auraient donc absolument aucun moyen de compléter ce revenu).- fournir un revenu d'existence reviendrait à individualiser encore plus le citoyen. J'entends par là que ce "revenu" est individuel, et non familial par exemple, ou groupal (ex. des handicapés hébergés en foyer). Ainsi, chacun est renvoyé à sa dimension individuelle. Il faudrait donc, pour que ce système soit sensé et plein, qu'aucun individu ne parte dans la vie avec des "avantages" (autres que naturels bien entendus) par rapport à d'autres individus. Ainsi, il me semble que l'on doit pousser ce shéma jusqu'à la suppression des transmissions de patrimoine d'un individu à d'autres (hormis des patrimoines existentiels, s'il en ait).- Ensuite, une réflexion au niveau des revenus du travail. A mon sens, il ne faudrait plus taxer ces revenus, mais privilégier une taxation au niveau de la consommation (augmentation de la TVA, sous réserve d'une harmonisation européenne, et augmentation de la taxe sur la Marge Nette des entreprises). Cela rendrait caduque le travail au noir (et supprimerait un bataillon de fonctionnaire (dans le sens, dont le coût du salaire est à la charge de l'état).- Enfin, le partage des bénéfices, dont Nicolas semble se préoccuper avec son idée du 1/3 actionnaires, 1/3 investissement, 1/3 salariés ... L'idée a le mérite de valoriser le travail, au moins à même titre que la rente ... Je proposerai quelque chose d'un peu plus flexible, à savoir que la part investissement pourrait être entièrement fixée par le Conseil d'administration, et que le solde se répartirait à part égale entre rentier (actionnaire) et travailleur (salarié).Voilà, c'est tout.En tout cas, merci d'ouvrir (et de faire ouvrir surtout) les yeux sur le mythe Keynésien, tellement imprégné dans le discours commun.
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L
<br /> <br /> Sur le niveau du revenu d'existence, il ne peut pas être plus qu'un filet de secours, donc un revenu permettant une simple "survie inconfortable" (le cas des handicapés devant effectivement faire<br /> l'objet d'un traitement à part). Sinon, c'est à dire si le revenu d'existence permet de "choisir" de ne pas travailler tout en ayant une qualité de vie suffisante, une masse importante de<br /> citoyens choisira de ne pas travailler (vivre confortablement sans travailler est le rêve de beaucoup d'entre nous !), la société dans son ensemble ne produira plus assez de richesses, et le<br /> système s'écroulera.<br /> <br /> <br /> Au contraire un revenu d'existence "filet de secours", associé à une flexibilisation du marché du travail (le SMIC peut alors être fixé à 500-600€ puisqu'il est cumulé au revenu d'existence, il<br /> n'y a pas de perte de pouvoir d'achat), doit permettre une diminution du chômage et une plus grande quantité de travail, notamment dans des secteurs où il y a des besoins importants comme les<br /> services à la personne.<br /> <br /> <br /> <br />
J
@ Kof 2.Je pense, qu'avant toute chose, il ne faut pas prendre de positions trop tôt.Pour l'instant, l'ensemble des indicateurs montrent clairement que l'on rentre dans une période de  sévère récession-déflation. Donc, mieux vaut rester sur des placements très liquides.Ceci étant dit, ensuite, tout dépend.Je ne vois pas une reprise d'inflation molle, avec des taux d'intérêt qui suivent ou qui l'anticipent, si ce n'est, après une très longue période de liquidation de dette par la déflation (5ans, 10 ans voir plus).Je vois plutôt des faillites d’états en dominos, des plus petits au plus gros, des défauts sur les dettes souveraines puis des bouleversements monétaires importants.  En particulier suite aux tentatives de monétisation de la dette des ménages et des entreprises et de l’absorption des actifs bancaires fantômes par les états et des lancements d'énormes plans de relances, en particulier, aux Etats Unis.Loïc considère que les US ont encore la possibilité de mettre entre 6000 et 8000 milliards de dettes publiques supplémentaires avant de faire face à de vrais problèmes de solvabilité (tout dépend de l’attitude des créanciers car personne n’y a intérêt)Au rythme ou vont les choses, ce sera fait dans les 2 ans.Le souci c'est qu’une perte de confiance dans le $ entrainerait un processus de liquidation de la bulle des BT US et réserves de changes libellés en $ et pourrait faire exploser tout le système monétaire, nous faisant rentrer dans une période de guerre des devises avec à la clef une dépression planétaire.C'est le pire des scénarios.Mieux vaudrait une longue période de déflation mais les gouvernements en décident en ce moment visiblement autrement.Je ne vois malheusement que peu de classes d'actifs survivre à cette possible évolution économique et monétaire.En premier lieu, l’investissement immobilier par endettement. On attend que le marché immobilier chute (on est aujourd’hui encore très haut) puis on se positionne en s'endettant à taux fixe.En cas de forte inflation le bien est protégé, un peu comme une valeur refuge et la dette diminue de l'inflation.Ensuite les valeurs refuges, diamants, or, tableaux... qui dans le cas d'une explosion des monnaies fiduciaires et de faillite des états, la situation qu'Attali qualifie de Weimar planétaire, devraient jouer leur rôle. <br />  Les implications sociales seraient dramatiques car tout le monde serait touché, du chômeur encore plus pauvre, au riche en placements monétaires, actions, obligations, matières premières… qui le deviendrait vraiment moins.Ceux qui s'en sortirait le mieux seraient ceux qui conserveraient leur job et ceux aujourd'hui en surendettement qui tiendraient et verraient leur dette disparaître.La démocratie pourrait clairement dans cette situation être remise en cause, surtout dans les pays où les systèmes de protections sociaux sont faibles, d'ailleurs ce n'est pas innocent, si aujourd'hui, la crise devient le risque militaire mondial majeur, devant le terrorisme.La mondialisation me laisserait penser qu'une guerre entre pays "développés" est peu probable.Ailleurs, rien n'est moins sûr.Pour les sites, ce n'est pas ce qui manque, exemple : http://inflation.free.fr/index.php, http://tropicalbear.over-blog.com/article-12525819.html, http://www.objectifliberte.fr/2009/02/thz-next-black-swan.html..., <br />  <br /> Pour les livres il existe des essais sur l'hyperinflation, un exemple (je ne l’ai pas lu) :http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/salama-pierre-valier-jacques/l-economie-gangrenee-essai-sur-l-hyperinflation,11090735.aspx<br />  <br /> Loïc pourrait peut être nous donner son point de vue sur l’évolution des classes d’actifs dans une situation de faillite d’état.
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