Le périphérique : nouvelle barrière contre la crise immobilière !

Publié le par loïc abadie

Paris disposerait aujourd'hui d'une frontière totalement étanche contre la baisse de l'immobilier, et l'hexagone serait à l'abri d'une baisse importante...C'est en tout cas ce que le Crédit Agricole a indiqué récemment dans le journal capital...

Cet article devrait être particulièrement amusant à relire dans quelques années, et les experts du C.A y ont produit quelques jolies perles en matière d' "analyse"  bancairement correcte :

"Il existerait donc une certaine spécificité du marché national caractérisé par un mouvement très graduel correspondant à une forme d’autorégulation, confirmant le caractère raisonnable du marché français ».

"Seule exception : Paris, où les prix resteraient en légère hausse en raison du micro marché spécifique de la capitale."

Malheureusement pour nos experts banquiers, la France ne se trouve pas dans un univers parallèle, et dans le monde réel, la situation est la suivante :

Dans le passé, Paris a amplifié fortement les mouvements du marché, à la hausse comme à la baisse. De 1991 à 1997, le ratio prix du logement / revenu disponible a ainsi chuté de 42% à Paris, pendant qu'il baissait de seulement 15% sur l'ensemble de la France et restait stable en Province...Non seulement Paris n'est pas protégé de la conjoncture immobilière par rapport à la province, mais la capitale y est encore plus exposée (ce qui ne veut pas dire que la province sera à l'abri cette fois, la bulle en cours sur les prix des logements affectant la quasi-totalité des régions françaises).

Quand au "caractère raisonnable du marché Français", voici quelques faits à avoir en tête :

- l'indice des prix immobiliers Case Shiller a progressé de 86% aux USA entre 2000 et 2007.

- Sur Paris, la hausse sur la même période a été 140% (moyenne sur les 20 arrondissements, réalisée à l'aide des données de la Chambre des notaires de Paris)...les prix ont donc progressé presque deux fois plus vite qu'aux USA...

Et maintenant un graphique comparant la situation aux USA et en France, réalisé par Jacques Friggit sur le site de l'ADEF (voir la rubrique "graphiques sur une longue période", qui offre une actualisation régulière des graphiques et données, et de nombreux graphiques sur la bulle en cours) :

Nous retrouvons ce qui avait été observé pour Paris, à savoir que la hausse du prix des logements en France a généré une bulle presque deux fois plus importante qu'aux USA.

Toujours sur le scénario de "l'atterrissage en douceur", voyons l'opinion du marché, avec l'évolution en bourse de Nexity (n°1 français de la promotion immobilière) :

Bilan : un cours en bourse divisé par 5 en un peu plus d'un an...les concurrents n'ont pas fait mieux : les "nouveaux constructeurs" ont vu leur cours divisé par 8, Maisons France Confort s'étant "contenté" d'une division par 3.

Le même effondrement des cours avait été observé aux USA en 2007 sur l'indice des constructeurs "home builders index", avant une chute sans précédent historique du prix des logements...Comme aux USA, le marché français n'anticipe pas un "atterrissage en douceur" de l'immobilier. Il anticipe un retournement d'une ampleur exceptionnelle et bien supérieur à celui de 1991.

Terminons ce point par un article sur la conjoncture immobilière internationale, du site "global property guide" : en terme réels (corrigé de l'inflation), l'immobilier est à présent en baisse dans une majorité de pays.

Publié dans immobilier

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Y
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Comment interpretez vous l'augementation des prix parisiens ?<br /> <br /> <br /> <br />
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V
Bonjour Loicjuste une indication par rapport aux indices Case Schiller. Ils sont l'agrégations de métropoles ou l'immobilier a beaucoup augmenté (+180% en brut) comme les grandes villes de californie ou de floride, et d'autres ou il a très peu augmenté même pendant la bulle (+30%, soit peu ou prou la variation du revenu des ménages) comme DFW ou Atlanta malgré les mêmes conditions de crédit et une demande aussi soutenue. Ajoutons que l'indice CS oublie Houston, une aire métro de plus de 6M d'habitants, alors qu'elle intègre Cleveland ou seattle, bien moins importantes. Pourquoi ces différences: parce que dans le premier cas, les réglementations foncières restrictives ont forcé les acheteurs à s'endetter au maximum (et au delà, comme on le voit) de leurs capacités pour s'acheter un logement correct, alors que dans de nombreuses cités "moyennes" (à l'échelle US) de la middle america, les premiers signaux d'augmentation de prix se sont traduits par une réaction très rapide de l'offre, faute d'obstacles réglementaires à la construction de logements. L'indice Case Schiller offre donc à mon sens une vue assez réductrice de la diversité des situations immobilières outre atlantique, et faire des comparaisons d'indice à indice peut entraîner des erreurs de jugement. L'indice français est beaucoup plus "monolithique" sur la même période: la réglementation y est à peu près uniforme. Il faudrait sans doute comparer l'évolution des prix en France à celle de zones US ou la réglementation est d'intensité identique. Sauf que comparer des "intensités réglementaires" est à peu près impossible...Ceci dit, je vous rejoins: nous avons une bulle immobilière énorme qui doit joyeusement retomber comme aux USA. Et chez nous aussi, un passage en dessous des moyennes historiques parait probable comme ce fut le cas entre 94 et 97. Les mesures de soutien artificiel à l'immobilier ne feront que retarder le mouvement, ou le rendre plus brutal quand il se produira.
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L
Bonjour Loïc,Ton avis sur : http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rTBX4Ton élève ;o))Luc
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L
A tous,Je suis à l'achat du titre FAIVELEY ...Plus d'informations sur mon blog ...Bàv.Luc
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L
A tous,Je suis à l'achat du titre FAIVELEY ...Plus d'information sur mon blog ...Bàv.Luc
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