créances titrisées : nouvel accès d'aversion au risque

Publié le par loïc abadie

 
Les spreads sur paniers de créances hypothécaires titrisées (CDO) sont un indicateur de l’aversion au risque des investisseurs (au moins pour le secteur du crédit) : plus le spread est élevé, plus le niveau de crainte est élevé.
Très logiquement, ces spreads avaient fortement augmenté en juillet août (1ère accès d’aversion au risque sur les marchés), avant de reculer ensuite en même temps que les marchés reprenaient leur progression.
Mais depuis quelques séances, ces spreads sont à nouveau en forte hausse, au point de dépasser leurs niveaux de mi-août sur certaines catégories de CDO :
 
spreadoct.jpg

source : site markit

Visiblement l'effet de la baisse de taux de la FED est déjà bien loin, et il n'est pas du tout garanti que les prochaines "doses" auront le même effet calmant...

Les
derniers chiffres immobiliers, avec des permis de construire en baisse de plus de 7% (-26% sur un an) et des mises en chantier qui ont plongé de plus de 10% en octobre par rapport au mois précédent n'ont évidemment pas arrangé les choses !

Le
graphique associé montre que la baisse en cours sur le rythme des permis de construire est pour l'instant (en pourcentage) à peu près de même ordre que celle de 1990. Mais nous sommes encore loin des plus bas, et on devrait logiquement se diriger à terme vers une baisse de même ampleur que celles des années 70-80.

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D
Il semble aujourd'hui que les fonds détenteurs de $ se protègent de l'inflation monétaire à venir (baisse taux FED jusque 3% mi 2008 envisageable) en prennant des positions sur l'or et les MP. Nous sommes dont dans une phase d'inflation des prix à la consommation après une phase de hausse de l'immobilier (immobilier qui va ralentir même avec une nouvelle baisse des taux). Pas encore de déflation à l'horizon, bien au contraire. Tout dépendra de la capacité des économies à intéger l'inflation "forcée" par les US. Il y aurra des conséquences sociales importantes car cette hausse des prix à la consommation risque d'appauvrir considérablement les retraités.
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P
Bonjour Loïc,Les bulles spéculatives (immobilier, matières premières, actions Asie) ont commencé (immobilier) où vont pas tarder à exploser (matières premières et actions Asie). S'en suivra une dévaluation de tous les actifs entraînant une récession mondiale...tu parles dans un de tes articles d'un chômage pouvant aller jusque 20-25% en France au pire de la crise. Prend tu en compte dans tes prévisions le papy boom avec chaque année un delta de l'ordre de 200000-300000 personnes de plus qui partent en retraite par rapport à ceux qui intègent le marché du travail (voir pyramide des âges)?Sachant que le Papy boom va durer 25 ans, il va y avoir pas mal de postes laissés vacants... Ca devrait limiter l'augmentation du chômage, non?merci pour ton blog et tes articles pertinents et argumentés
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L
Tout dépend de la forme de la crise, entre deux "extrêmes" :version douce et longue à la japonaise, si les ménages ne paniquent pas...dans ce cas on n'aura qu'une augmentation modérée du chômage, mais sur une longue durée (15 ans et plus). C'est uniquement dans ce cas "ralenti" que la démographie (et surtout la reprise chez les pays émergents) pourrait avoir le temps d'agir.Version "dure" et courte type 1929, si il y a une panique massive. Dans ce cas on peut effectivement avoir un pic de chômage à 20% et plus, mais sur une durée plus courte.La vérité sera sans doute un peu entre les deux, mais un scénario de récession purement "tranquille" à la japonaise paraît quand même difficile vu l'ampleur et le caractère quasi-mondial de la bulle de crédit, à la fois aux US et en Europe.
B
Loic, je ne veux pas vous ennuyer, mais pouvez-vous expliquer "spreads" et "créances hypothécaires tritisées" ? Existe-t-il des sites web qui puissent nous éclairer ?Je vous remercie,Bruno
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L
Les "spreads" sont des écarts de taux d'intérêt entre deux actifs, habituellement entre un actif à risque (comme les prêts hypothécaires) et un actif sans risque (bons du trésor US).plus le spread est élevé, plus l'investisseur exige un taux d'intérêt élevé comparé au taux sans risque (bon du trésor), donc plus il a "peur", et inversement.Sur la titrisation, il y a cet article de wikipedia qui explique bien les choses :http://fr.wikipedia.org/wiki/Titrisation#Pr.C3.A9sentation_simplifi.C3.A9e ou celui-là en simplifié : http://www.dicodunet.com/definitions/economie/titrisation.htm
S
Merci pour tes analyses toujours très interressantes. Les effets de cette crise touchent les grandes banques US : La deuxième banque américaine voit son bénéfice net chuter de 32% au troisième trimestre 2007. Le groupe passe une provision de 2 milliards de dollars ,et ne fait pas de prévisions pour l'ensemble de l'exercice. http://www.latribune.fr/info/Bank-of-America-fortement-penalise-par-la-crise-du-subprime-au-troisieme-trimestre-~-IDD88DD2D6B0A20433C1257378003DDA43 Les bénéfices de la banque américaine Wachovia, quatrième banque US,  reculent de 10%. Cette banque passe une provision pour dépréciation  d'un montant de 1.3  milliards de dollars . http://www.latribune.fr/info/Recul-des-benefices-de-la-banque-americaine-Wachovia-~-ID2D15445E3A02F52CC12573790045B85B Ces articles indiquent des provisions pour dépréciation et des provisions pour pertes sur créances. Est-ce la même chose ?
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